voie verte de la ligne Caen Flers

Sur les traces de la ligne Caen Flers

Le 3 mai 1970, le dernier balai des autorails de type Picasso qui effectuent une dernière tournée SNCF sur la ligne, sonne la fin du trafic voyageurs par train entre Caen et Flers.

Depuis le trafic marchandises a disparu avec la fermeture des dernières mines et de quelques embranchements particuliers.

De nombreux trains dans les années 70 et 80 pour la réouverture rouleront entre Caen et Flers.

Nombre de normands emprunteront l'un de ces trains qui rencontrent tous un succès.

A son tour, une association démontrera la possibilité de faire fonctionner un train touristique de façon quotidienne dans la période estivale des années 1991, 1992 et 1993 confortant ainsi l’intérêt de cette emprise au delà de toutes études statistiques.

Une certitude, la ligne avait un intérêt touristique, mais les querelles politiciennes dans ces années étaient tenaces, et aucun consensus possible.

Il aura fallu attendre très longtemps pour que nos politiques s'accordent sur la sauvegarde de la voie de chemin de fer et la création d'une voie verte à ses cotés.

Aujourd'hui c'est chose faite pour le grand plaisir de tous les amateurs de vélos.

Au départ de la prairie à Caen, au lieu de l'ancienne bifurcation dite de Courseulles, commence le voyage sur la voie verte qui accompagne la ligne Caen Flers.

La voie verte est en bitume, elle dispose de nombreux bancs et lieux pour le pique nique ainsi que pour déposer les vélos.

Tout au long du trajet, des sites industriels, des petites gares, des maisons de gardes barrières, rappellent les traces de l'histoire de la voie ferrée de la plateforme avant tout.

Insolite, un wagon postal stationne en gare de Mutrécy au lieu dit du Pont du Coudray.

C'est le wagon de l'association qui gère l'activité vélorail de Mutrécy,  maintenant ainsi l'utilisation de la voie de chemin de fer sur quelques kilomètres jusqu'à la gare de Thury-Harcourt.

Il est ainsi possible d'utiliser plusieurs moyens de transports pour se déplacer sur la voie dont le vélorail qui emprunte la voie ferrée  pour vivre une expérience différente.

Considérée comme la plus belle ligne de Normandie, 2 viaducs et 3 ponts jusqu'au tunnel du Hom apportent le plaisir de visions exceptionnelles sur l'orne, la rivière qui l'accompagne.

 

 

 

 

 

 

 

 

Les roches de la Suisse Normande et les verts pâturages ajoutent le complément indispensable à la beauté du paysage.

Pour ceux qui s'attardent sur l'histoire, la chapelle Sainte Anne garde le mystère de la raison de l’existence de la voie ferrée.

Exceptionnelle voie ferrée qui ne fut jamais démontée, dont les rails reçurent les premières traverses expérimentales bétons et fer d'après guerre.

Elle est l'une des toutes dernières lignes du réseau secondaire encore existante de la région Basse Normandie et de surcroît la première que longe une voie verte.

Alors, en voiture....pour le plaisir des yeux sur la voie verte pour une belle journée d'histoires, de découvertes, dans le jardin secret de la suisse normande !!

En cours de route, restaurateurs, guinguettes, pédalos, ballades en forêt de Grimbosq, descentes en canoë et kayak de l'orne en amont ou aval de Thury-Harcourt pour ceux qui souhaitent se poser dans ce petit coin de pays normand vous attendent. 

Les mines de fer

La région Basse Normandie n'est pas particulièrement réputée pour son passé industriel et pourtant elle connu une forte activité sidérurgique, construite autour des mines de fer.

De nombreuses mines furent exploitées sur les départements du calvados et de l'orne.

Le minerai fin prenait le trajet essentiellement par voie de chemin de fer vers l'usine SMN (société métallurgique de Normandie), le port de Caen pour l'Angleterre et la direction de la Belgique ainsi que des Pays Bas pour celui cru ou criblé.

C'est par la ligne Caen-Flers, que transitait le plus gros de l'activité de ce transport en Basse Normandie.

Pas moins de 5 sites d'extractions convoyaient des trains de minerai sur cette ligne dont l'activité marchandises étaient très importantes.

Le déclin commença dès 1945, avec la fermeture du site de Larchamp. dans l'Orne.

Toutefois jusqu'au milieu des années 1960, la ligne Caen-Flers continuera de voir passer les productions des mines de May sur Orne, de Saint Rémy sur Orne, ainsi que celles en provenance des mines de Saint Clair de Halouze et la Ferrière aux Etangs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après la période euphorique d'après guerre, la mine de Saint Rémy sur Orne ferme à son tour en 1967, signant le début de la fin de l'exploitation minières.

Dans les faits, la condamnation datait du début des années 1960, la SMN (société métallurgique de Normandie) utilisant de nouveaux fournisseurs pour des raisons économiques.

L’Angleterre de son coté cesse ses exportations de charbon et arrête l'importation de minerai en retour.

Dès lors une bonne partie du minerai n'est plus amenée des mines locales mais de l'étranger par bateaux (Laponie au Nord de la Suède).

Cependant la mine de Saint Rémy ferma pour une toute autre raison, l'épuisement de ses réserves.

En 1968, c'est le tour de la mine de May sur Orne qui avait pourtant fait beaucoup d'investissements pour améliorer le rendement.

En 1957 et 1958, une campagne de modernisation est entrepris sur ce site, et en 1963 un nouveau siège d'extraction mis en place.

Une modernisation qui s'accompagne d'efforts du personnel et d'une baisse d'effectifs entre 1961 et 1967.

Mais en 1967, la SMN suspend le contrat et condamne la mine.

Avril 1968 marque la fin des travaux d'exploitation et la fermeture définitive le 1er septembre 1968.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il faut imaginer jusqu'à cette époque qui sera marquée par la fin des 30 glorieuses l'intensité de la circulation ferroviaire sur cette ligne du pour l'essentiel à cette activité minière .....

Ainsi, pas moins de quatre trains par jour en provenance des mines de la région de la suisse normande, en plus des trains des carrières de pierres et des trains pour les embranchements particuliers empruntaient la ligne Caen Flers en plus des 6 trains de voyageurs quotidiens.

Les vestiges de cette activité industrielle sont visibles pour les utilisateurs de la voie verte en gare de Feuguerolles Saint André.

Toujours présents, l'ancien centre d'aiguillage de ce qui fut l'un des plus important pole de triages marchandises du bassin caennais se dresse face à la voie verte.

Souvenir d'un passé ressent , il comporte encore son pupitre de contrôle qui permettait de commander les convois vers les concasseurs sud et nord.

La curiosité porte l'attention vers le concasseur nord qui servi dans un second temps pour de la pierre de carrières, Feuguerolles Saint André ayant eu aussi une activité importante dans ce domaine.

Le minerai arrivait par un tapis transbordeur, une fois concassé, il partait en convoi par wagons trémie.

Autres traces des mines, le pont métallique sur l'orne et les silos du bas et du haut qui se présentent sur l'autre rive de l'orne.

Remarquez, la couleur de la terre d'une couleur rouge fer.

La machinerie permettant de remonter le minerai en haut du concasseur est encore présente mais ne vous risquez pas à monter, le sommet des deux tours est dangereux.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En observant bien, vous pourrez comprendre le mécanisme de fonctionnement du concasseur grâce à la présence de la rampe de remonté du minerai et la zone de déversement.

En 1961, sur ce lieu travaillait 668 ouvriers et 85 cadres et agents de maîtrise, de quoi imaginer la destruction d'emplois que provoquèrent les fermetures des mines puis par la suite de la SMN, à son tour condamné par la mondialisation, malgré ses chaines de trains à fil ultra-moderne.

La dernière mine à utiliser la ligne cesse son activité en 1978.

Le 29 décembre 1978, le dernier convoi composé de 17 wagons et chargé de 990 tonnes de minerai de fer, prend le départ de la petite gare du Châtellier pour le dernier passage sur la ligne Caen-Flers d'un train de minerai.

Le 31 décembre 1978, les dernières gueules rouges ont déserté le carreau de la mine de Saint Clair de Halouze. 

Dès lors, en Basse Normandie, une seule mine continuera d'alimenter les hauts fourneaux de la cité métallurgique du bassin de Caen, la mine  de Soumont, qui empruntait un autre chemin de fer aujourd'hui disparu.

Celle ci ferma à son tour le 28 juillet 1989, mettant un terme à l'histoire des mines de fer de Basse Normandie.

Le 15 novembre 1993, arrêt des hauts fourneaux et de la coulée continue sur le site de la SMN.

Le 10 décembre 1993, arrêt du train à fil.

Le 15 janvier 1994, le dernier train pour le port de Caen et le dernier bateau signent la fin d'une époque.

 

La voie verte de la ligne Caen-Flers vous réserve d'autres découvertes sur les traces de son passé industriel, prenez le temps de la parcourir.

Du temps des locomotives à vapeur et des autorails picasso

Zola dans son œuvre la Bête Humaine évoque la locomotive à vapeur "la lison".

Longtemps, la ville Caen a gardé une de ces dernières bêtes,  la locomotive 140C 38 cachée à l'abri dans un hangar.

Celle ci fera l'une de ses dernières apparitions dans le film "la 7eme compagnie".

Elle est  partie....en 1996 pour Limoge et roule maintenant à nouveau au départ de la très belle gare de cette ville.


Grace à son important trafic de marchandises lourdes, la ligne Caen-Flers voyait nombres de locomotives en tête de convoies de trains de minerai.

La photo a immortalisé le passage de ces machines qui font parti du passé industriel et marchandises de la ligne Caen Flers.

Le service voyageurs était quand à lui assuré par autorail avec ajout de remorques lors des journées d'affluence.

L'autorail de type Picasso assurait l'essentiel des services dans les années 60 permettant aux voyageurs d'avoir la meilleure vue sur la voie et d'apprécier le paysage de la suisse normande.

Considéré comme le mythique autorail  de la ligne Caen-Flers, après la fermeture le 3 mai 1970, il était déjà de retour dès le 31 mai 1970 pour un train organisé par le rail miniature Caennais.

Début d'une longue série de voyages organisée par des associations dans les années 1970 à 1980.....qui se termina avec le Picasso X3907 un certain 4 juillet 1993.

Abandonné sur les voies de Feuguerolles, il fut vandalisé et transféré vers le chemin de fer d'Etretat pour finir à l'état d'épave.

 

 

Avant d'arriver en gare de Feuguerolles Saint André, le passage sous les ponts qui enjambent la voie ferrée permet d'observer des traces laissées par les fumées des locomotives à vapeur.....il y a maintenant déjà cinquante ans....

 Crains qu'un jour un train ne t'émeuve plus

Le chemin de fer représente une époque, une épopée et des tranches de vie.

 

Moribond aujourd'hui, le train disparait petit à petit de notre paysage, la locomotive à vapeur est sa plus digne représentation, histoire de la révolution industrielle des 19ème et 20ème siècle.......

Histoire de gosse

Quand un vieux site internet fermé livre ses histoires:

 

Extrait du site la ligne Caen/Flers, ancien site voilà.fr, il y a une quinzaine d'années....

"il m'arrive parfois de me rappeler  de mon enfance pleine de souvenirs de cheminots. Je repense à mon père, mécanicien S.N.C.F au dépôt de Caen, dont la vie était rythmée entre de faibles séjours à la maison, des temps de repos ou il devait dormir le jour pour partir la nuit. Le train envahissait nos quartiers par la forte présence d'hommes et de femmes travaillant dans cet univers à dimension particulière ou la solidarité, la camaraderie étaient les maîtres mots et les histoires de chemin de fer le quotidien de chaque jour. Les gens de ces quartiers prenaient encore le temps de vivre, loin d'imaginer la rapide évolution technologique qui conduirait à la disparition de leur mode de vie.Les cheminots étaient organisés en hiérarchie mais au delà du travail chacun restait le camarade de l'autre. Leur vie était réglée comme une horloge dont le balancier rappelait le passage des trains. Parfois mon père ne travaillait pas un jeudi ou un dimanche, j'en profitais pour l'accompagner au petit jardin. Beaucoup de cheminots en possédaient, c'était des endroits uniques proche des lignes de chemin de fer Paris/Cherbourg, Caen/Vire et Caen/Flers. Celui de mon père se trouvait le long de la voie de la ligne de Vire. L'ambiance de ce lieu était un doux mélange entre le contraste du calme qu'apportait la nature si présente et du passage des trains. Je me souviens particulièrement du petit train de marchandises du jeudi qui s'arrêtait de façon impromptue pour une rencontre unique entre cheminots. ((un verre de l'amitié, des paroles et des rires puis un petit coup de Klaxon comme signe de salut))

La joie animait les cœurs, et loin du stress, ils semblaient tous partager les mêmes valeurs.

Le va et vient des trains à la bifur de courseuilles n'arrêtait pas, l'illusion de la puissance du rail était omniprésente. Le prince du rail était le mécanicien à bord de sa locomotive ou de ces drôles de petits trains nommés "Picasso".

Le picasso me rappelle un beau matin d'été ou je ne dormais pas. Mon père devait partir de la maison vers 4 heures du matin pour assurer le train de Flers. Une petite tournée qui devait le renvoyer chez nous dans la soirée, ce qui était rare puisqu'il effectuait surtout de longs trajets sur les trains express régionaux. Un clin d’œil de mon père: "tu ne dors pas ? Veux tu venir avec moi à Flers ? ". Je ne me fis pas prier deux fois; vite fait, bien fait, je m'habillais pour l'accompagner jusqu'au dépôt de Caen ou il allait chercher son ordre de marche. Notre picasso était là endormi prêt à se réveiller de cette douce nuit d'été. Le contrôleur, un copain a mon père est venu me chercher pour m'accompagner jusqu'à la gare de Caen afin d'attendre notre train.

Nous passons par le réfectoire ou il m'offre un chocolat chaud.

Dans la pièce principale, des cheminots discutent de leur vie en attendant l'heure de la prise de service.

L'ambiance y est bon enfant, douce et agréable comme dans une cour de récréation.

Pendant ce temps mon père contrôle les niveaux et prépare la mise en marche de notre convoi. La gare semble endormie, pourtant sur le quai D l'express de Paris attend déjà l'heure du départ. Nous rejoignons notre quai pour quelques minutes d'attentes, voilà notre picasso avec une remorque type Xr qui arrive au loin. Notre quai , le C semble bien désert mais l'heure du départ n'est prévue que dans vingt minutes. Le train rentre en gare avec un bruit encaissé caractéristique de l'autorail. Mon père tout de bleu vêtu descend pour saluer les quelques cheminots de la gare présents. L'autorail ronronne doucement, déjà les premiers voyageurs apparaissent. Le haut-parleur annonce le départ prochain de l'express de Paris et indique la mise à quai de notre omnibus. Petit à petit notre train prend vie avec l'arrivée de nouveaux voyageurs. L'heure du départ approche, le chef de quai fait les cents pas, un bref signe au contrôleur qui ferme les portes de notre train. Le haut parleur raisonne: " le train à destination de Flers va partir.....", il est 6h32, le chef de quai siffle, signe annonçant notre départ prochain puis indique après un dernier regard l'autorisation de marche. La voie est libre, nous sommes autorisés à partir. La musique du moteur de notre train se fait entendre. Déjà le contrôleur apparait pour vérifier les titres de transport, il me fait signe de rejoindre mon père en cabine. J'ouvre la porte restée entr'ouverte de la soute à bagage pour découvrir l'étrange cabine perchée en hauteur d’où je distingue mon père attentif à la voie. Du haut du train, on perçoit la ligne autrement, le voyage n'en sera que plus superbe, me laissant un souvenir à vie. Nous arrivons à la bifur de Courseulles, l’aiguilleur salue notre passage.

Nous quittons définitivement la ligne Paris-Cherbourg. Au loin se profile déjà notre petit jardin.

C'est le début du voyage sur la ligne Caen-Flers, un voyage qui me permit tout petit de comprendre l'attachement des cheminots pour cette ligne qui était la plus belle ligne de Normandie par la beauté des paysages traversés. Le trajet atypique, avec de nombreux ouvrages d'art, viaducs et tunnels, rend cette ligne agréable et loin d'être monotone. Quelques années plus tard, par une journée de fin de  printemps, alors que nous étions au petit jardin, mon père esquissa un geste en entendant un picasso dans le lointain qui venait de Flers; il dit simplement: " te souviens tu de ton voyage?" Je compris qu'il s'agissait du dernier train....la ligne allait mourir !

Il y a bien longtemps que mon père est parti, un désir de revivre l'espace d'un instant la mémoire du gosse que j'étais m'a traversé. Je suis revenu sur les traces de mon passé...espérant y retrouver peut être un peu de moi et de mon univers.

Les petits jardins ont disparu mais la ligne est toujours là cachée sous les ronces me rappelant cette si belle journée d'un été de mon enfance."

La vapeur en fumée

Extrait du site disparu : la ligne Caen-Flers

 

Un pâle soleil illumine ce matin du 29 décembre 1978 la petite gare de Saint Rémy sur Orne. Vestige d'un passé industriel déjà lointain, elle ne semble plus voir passer de trains. Un petit père sur le quai timidement me salue. Je m'approche de lui afin de me faire connaitre et le rassurer sur ma présence. Il m'invite à prendre un café dans son habitation qui n'est d'autre que la gare.

Il me parle fièrement de son métier de cheminot, de ces trains qui n'en finissaient pas de passer. Il semble être fatigué mais pourtant en parlant de la ligne, le fluide de la vie coule en lui.Ses yeux étincellent et nous transportent au lendemain de la seconde guerre mondiale. Nous sommes dans les années 50, les voies sont remplies de wagons dédiés à la mine, à la carrière de Saint Rémy et aux établissement Gosselin. La vapeur fuse de tous côtés....l'image devient floue et s'efface. Nous revoilà en 1978, il me dit : " vous savez c'est encore un jour différent". Je ne compris pas sur le moment ses mots. Continuant ma visite sur la ligne, je devais rejoindre Condé sur Noireau. Le temps s'était couvert. Un journal abandonné avec un article et tout était dit : le dernier train de minerai allait passer aujourd'hui. La petite gare de Saint Rémy sur Orne devenait tête de ligne. La section Saint Rémy/Berjou allait se trouver officiellement neutralisée le 29 mai 1979 sonnant le glas de la fermeture prochaine de la ligne.

Le 28 octobre 1990, le dernier train de marchandises de la section encore ouverte entre Feuguerolles Saint André et Caen prenait le départ de l'embranchement particulier de la carrière Guerin pour un ultime voyage annonçant la neutralisation de l'ensemble de la ligne Caen-Flers. La gare de Saint Rémy sur Orne a disparu du paysage mais longtemps sur le quai, on pouvait encore apercevoir la pancarte indiquant Saint Rémy....

Le crépuscule du Caen-Flers

Extrait du site disparu : la ligne Caen-Flers

Cet article rappelle l'histoire d'un choix politique.


La fermeture le 3 mai 1970 intervient à une époque ou l'utilisation du train recule et la voiture devient le principal moyen de déplacement.

C'est la période de la plus forte fermeture de lignes voyageurs depuis la création de la S.N.C.F annonçant le déclin certain de ce mode de transport.

La Basse Normandie n'est pas en reste dans ce plan de destruction fermant la plus part de ses lignes secondaires.

Le camion et la voiture font disparaitre bon nombre de voies de chemin de fer.

Il est vrai que les temps ne sont plus à l'attente d'un train pour se déplacer et que la marchandise est orientée de plus en plus vers le transport routier.

Toutefois, la ligne Caen-Flers fait exception à cette règle, tout d'abord à cause du nombre de carrières et de mines dont le transport continue à s'effectuer par le train la rendant parfaitement rentable.

L'état de son infrastructure est satisfaisant, la voie ayant été refaite par étape en traverses bois entre Saint Rémy sur Orne et Grimbosq en 1966, métales entre Mutrécy et Grimbosq en 1961, à titre expérimentale en béton fer sur la section Saint Rémy sur Orne- Cerisy Belle Etoile en 1947.

Les deux principales gares de la ligne, Thury-Harcourt et Condé sur Noireau sont neuves, cette dernière ayant reçu un lifting en 1966.

Alors pourquoi transférer le service voyageurs par autocar ?

Si le trafic voyageurs n'y ai pas extraordinaire à l'exception des vendredi soir et des dimanches soir, il est non négligeable pour une ligne secondaire.

Toutefois, il est englobé dans la rentabilité de la ligne l'intégralité de la ligne Caen-Laval.

La section Flers-Laval apporte un déficit global qui conduit au transfert du service sur route, l'analyse ayant été faite d'une manière générale.

Dès 1971, le transfert du service aux autocars des courriers normands loués pour le compte de la S.N.C.F réduit le nombre de voyageurs par 5.

Il est clair que la population préférait le train pour se rendre de Caen à Flers.

De plus, le car doit faire des détours pour se rendre aux anciennes gares ou aux villages les plus proches comme Clécy, ce qui n'améliore en rien le temps de transport.

Avant la fermeture, le transport est assuré par autorail Picasso dont le confort reste modeste.

Le temps de trajet et les arrêts ne sont plus adaptés quand aux correspondances avec la section Flers/Laval pratiquement inexistante. 

Sans réelle correspondance , la ligne Caen-Laval n'existait plus.

On aurait voulu tuer la poule aux œufs d'or...

Pourtant la voie avait été refaite pour voir passer des trains lourds et était équipé de rail et de traverses béton très innovatrice pour l'époque.

Rien dans ce cas ne pouvait conduire à ne pas envisager le retour du train sauf le choix d'une conduite politique différente.

C'est dans ce contexte que les mouvements pour la réactivation de la ligne Caen-Flers apparurent de façon légitime vu le potentiel économique des bassins traversés.

L'aspect politique se démontra désastreux et sans compromis, l'image de l'écologie et du syndicat Cgt donnant de l'ampleur à la politisation du pour ou contre le train.


Cet extrait ne traite pas de son potentiel touristique.

A l'époque le choix était la voie verte au détriment de la ligne de chemin de fer.

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